A 35 ans, ce jeune cultivateur a commencé avec 100 000 F. Cfa comme capital. Investi aujourd’hui dans la culture des cacaos, pastèques, maniocs, tomates, légumes… Il réalise plus de 12 millions F. Cfa de chiffres d’affaires. « Boss tu pars au champs ? », demande le chauffeur de la vieille voiture aux vitres brisées et aux sièges déchirés, stationnée au carrefour Yassa, à l’entrée Est de la ville de Douala, capitale économique du Cameroun. « Oui Gabonais j’y vais», répond le Boss. Le chauffeur ouvre son véhicule et William Kameni s’y engouffre en lançant au « Gabonais »: « s’il te plait laisse la portière ouverte ». Ordre aussitôt exécuté. Environ 20 minutes plus tard, la voiture est pleine. On règle le prix du trajet. Les portières claquent. Quatre passagers sont assis à l’arrière. Deux à l’avant. Le Gabonais actionne le moteur. Dans la voiture, le téléphone de William sonne à tous les coups. Il décroche, parle tantôt en français, tantôt en « fefe » (langue du village Bafang, à l’Oues